lundi 17 décembre 2012

Première récolte de curcuma




Dans mon billet du 14 octobre je vous avais entretenu du curcuma et de la préparation du massalè par ma grand mère. J'ai été impatient de réaliser cette pâte à colombo et j'ai arraché un pied de curcuma pour en récolter les rhyzomes.
J'ai été étonné du nombre de rhyzomes produits par un seul pied. Malheureusement la récolte à été prématurée et leur richesse en curcumine n'est pas très élevée (j'attendrai quelques mois pour récolter le reste).
Mais cela ne m'a pas empêché de préparer un massalè dans le mortier de ma grand-mère, il a embaumé toute la maison pendant que je le préparais.


Première récolte



Premier massalè



Rappel des ingrédients:
          - une cuillerée de riz grillé
          - trois petites cuillerées du mélange fenugrec, cumin, graines de moutarde
          - cinq racines de curcuma
          - deux gousses d'ail
          - une moitié de piment antillais


Et comme toujours je vous dis
             
a an lot soley
à un autre soleil



samedi 8 décembre 2012

Lever et coucher de soleil




Ce matin lever du soleil à 5h 50 sur la baie du Robert.
 La photo suivante a été prise quelques minutes plus tard, après le petit café fort. C'est une vraie tradition locale, que je perpétue, que de se réveiller en ingurgitant un petit café fort avant toute chose.
 En général  le premier levé, souvent la maitresse de maison, préparait ce café pour le reste de la maisonnée encore endormie. A l'époque il n'y avait pas de cafetière électrique,  le café était filtré lentement par petites rasades d'eau frémissante, dans une cafetière en aluminium. Cela prenait un certain temps. Aujourd'hui George et ses capsules sont entrés dans nos cuisines et la vie est bien plus facile.
 Les enfants dès le plus jeune âge y étaient habitués, bien sur on nous servait un café très allongé voire délayé et très sucré, et tout le délice résidait dans le plaisir de siroter les restes de sucre collés au fond du quart en fer émaillé dans lequel on nous le servait. Je nous revois, ma soeur cadette en chemise de nuit et moi en pyjama, assis dans l'escalier en bois, à peine réveillés attendant qu'on nous serve notre "tchôlôlô", car c'est ainsi que s'appelle en Martinique ce café très, très allongé.
Quand nous habitions Saint-Pierre, j'allais vers les cinq heures de l'après-midi acheter à l'épicerie, à quelques pas de la maison, la dose de café pour le lendemain.
Ce café avait été torréfié dans l'après midi par Mme Pilon l'épicière et moulu par celui que tout le monde appelait Sonson. Ce dernier un peu simplet, les dents en quinconce, les pieds nus, assis sur les marches de la boutique, tournait consciencieusement  le moulin coincé entre ses genoux. Il était plutôt ronchon et j'avoue qu'il me faisait un peu peur et  c'était avec une certaine  appréhension que je le frôlais pour entrer dans la boutique.
 La dose achetée, mesurée à la cuillère, était livrée sur un carré de papier gris plié et roulé de sorte à en faire un petit paquet bien serré.
 A cette heure de la journée les effluves puissantes du café grillé couvraient le cocktail permanent d'odeurs de morue salée, de rhum et d'huile dont la vente elle aussi se faisait au détail.
Pour la vente au détail des liquides( rhum, vin ou huile...),on pouvait entendre des anciens passer leur commande dans des unités de mesure datant de l'Ancien Régime, une chopine de vin, une roquille d'huile ou une musse de rhum, soit: un demi litre, un quart de litre ou huitième de litre. Si ces questions vous intéressent, vous pouvez cliquer sur le lien suivant Mesures antillaises Guy Stehlé.

Le temps de se bruler les lèvres au café et le ciel s'est éclairci

 Ci-dessous, photo du crépuscule sur le Robert, la journée s'est passée et je n'ai pas fait grand-chose dans le potager, sinon les arrosages quotidiens car il ne pleut toujours pas.


J'avoue que ces deux dernières semaines j'ai eu d'autres préoccupations et que j'ai quelque peu négligé mes travaux agrestes.
Toutefois cela ne m'a pas empêché d'arracher deux plans de courgettes et deux plans de concombre car leurs fruits se flétrissaient rapidement. Si je me réfère aux fiches de la FREDON ( voir mon billet du 23 novembre) ce flétrissement viendrait de la présence de la bactérie Ralstonia Solanacearum. A ce jour il n'y a pas de traitement chimique pour lutter contre cette dernière. Il convient donc d'arracher les plants atteints et de les bruler, de désinfecter les bottes et les outils, de bien désherber les parcelles concernées (concombres , courgettes, giraumon).
Il semblerait même que cette bactérie soit en voie d'expansion et qu'elle se conserve plusieurs années dans la terre et les débris végétaux. Des déboires en perspective pour les maraichers.
Mais malgré ces tristes nouvelles j'avance, et j'ai transplanté dans mon petit jardin créole au pied de mon  avocatier cinq plants de tomates, deux Noire de Crimée, deux Black of Tula et un Green Zébra. Pour l'instant tout ce petit monde se porte bien, et je fais attention à ce qu'il ait les apports d'eau nécessaire. Enfin j'ai amendé toutes mes plantations en cours avec du compost produit par le Centre de Valorisation des Déchets Organiques . Ce dernier installé sur le territoire de notre commune, organise tous les vendredi matin une vente aux particuliers en sacs de vingt kilos, alors que ce compost se vend habituellement aux agriculteurs à la tonne.

Sur ce je vous dis
 
a an lot soley
a un autre soleil