mardi 25 juin 2013

Complément d'enquête...




Dans mon billet du 15 mai je vous avais parlé de la coupe de la canne à sucre et présenté les pique-boeufs ou bubulcus ibis. Vous vous rappelez que le soir ils se regroupent en colonies dans les mangroves. Une de ces colonies s'est installée dans la mangrove de la baie du Robert, et c'est elle que je vous présente aujourd'hui.
C'était un petit défi, car faire un reportage animalier avec un compact pour photos souvenir n'a pas été chose facile.
La première difficulté a été d'approcher la colonie sans trop l'effrayer de plus, sans téléobjectif il a fallu que je m'approche de très près. Pour cela je me suis servi d'un kayak et au petit matin j'ai glissé sans bruit jusqu'à leur refuge. J'ai pu faire quelques clichés avant que la panique ne s'installe et que dans un caquètement infernal une bonne partie de la colonie s'envole dans tous les sens. Malheureusement je n'ai pu faire aucune photo correcte des oiseaux en vol avec mon compact dans un kayak instable. Il faudra que j'y retourne avec un meilleur équipement.

En route...

Arrivée en douceur
La colonie perchée sur les palétuviers est bien plus nombreuse qu'il n'y parait de prime abord, car sous les branches  se cachent les nombreux nids avec les petits et les adultes qui s'en occupent.

Adulte hérissé par ma présence.




Nid fait de branchages.

Poussin tout ébouriffé.

Je me cache derrière ma petite branche;

Retour au bercail avant le grain qui menace.

Le kayak est rangé dans la marina "roots" de mon ami Pierre, grand pêcheur de langoustes et,
 qui à ses heures ballade des touristes dans sa grande yole rouge.

Il ne me reste plus qu'à vous dire

a an lot soley !
à un autre soleil !

vendredi 21 juin 2013

Brève du potager 5 et mes fleurs



Enfin une brève du potager. A ce jour le potager est réduit à sa plus simple expression. Il se résume pour l'essentiel à des plantations en pot.


Au premier plan  vous pouvez voir du persil dans la jardinière, un pot de céleri et ma gouttière d'oignons pays. Ce sont les seules plantations qui m'ont donné entière satisfaction. Pendant des mois elles ont assuré la consommation familiale. Les oignons pays ont été replantés. Quelques jours après avoir mis en terre des plants habillés, qu'ils ont déjà poussé de plusieurs centimètres. D'ailleurs pourquoi dire qu'on les habille alors qu'on les raccourcit sévèrement et qu'on leur coupe les racines à raz. On devrait plutôt dire qu' on les déshabille, ne trouvez vous pas?
Derrière ce premier rang nous avons des pots de piment, de poivron d'Espagne et d'aubergine, de céleri et des plantes aromatiques: menthe, mélisse, petite citronnelle, coriandre.

Petit plant de piment antillais, prétentieux qui à peine sorti de terre porte déjà. Espérons que petit piment deviendra grand et échappera aux grosses chenilles vertes que je vous ai montré dans mes billets précédents.
Sur la petite surface que je compare au jardin créole, le curcuma est bien reparti et le gros thym se porte à merveille.

Je me sers du gros thym en cuisine quand il manque de thym commun.

Les plants de curcuma ont bien démarré. Ils proviennent de la première récolte de rhyzomes dont quelques bouts  après séchage ont été mis en terre il y a quelques mois . C'est une plante lente, il faut attendre 18 mois avant de récolter.

Le troisième site de mon potager est le carré que vous connaissez, mais il est dans un tel état que je préfère ne pas vous le montrer. Même les plants de mélisse et de menthe qui y ont été plantés en pleine terre, alors que ces plantes viennent normalement comme de la mauvaise herbe, refusent de pousser. Je n'y comprends rien.

Alors pour ne pas vous frustrer je vais vous montrer quelques fleurs qui ont bien profité  du long épisode pluvieux que nous avons eu.



Les galphimias

J'ignore le nom de ces jolies fleurs.

Coeur de Marie

Pervenche de Madagascar, plus prosaïquement appelée "fleur caca poule" quand nous étions petits.
Par contre le jasmin et les roses n'apprécient guère les grosses pluies intempestives qui le plus souvent les fracassent.







Comme toujours je vous dis

a an lot soley
à un autre soleil

jeudi 13 juin 2013

Calebasse et kwi


Pour faire suite à mon billet sur la récolte de la canne à sucre j'avais envisagé de publier un court reportage sur notre dernière usine à sucre. J'avais contacté le directeur de l'usine qui m'avait donné son accord. Mais voilà, la météo en a décidé autrement.
La saison des pluies étant en avance, elle a interrompu la récolte et l'usine a arrêté ses chaudières. Des revenus en moins pour les planteurs de cannes et du déficit en perspective pour l'usine. Je vous donne donc rendez-vous à l'année prochaine .

Cette pluie intempestive ne crée que des désagréments aux agriculteurs, notamment aux maraichers et producteurs de fruits. C'est l'affolement des prix sur les produits locaux et les consommateurs se rabattent encore plus sur l'importation du Chili,  du Costa-Rica, de Santo Domingo et d'Europe.

Pour moi également tout est au ralenti. Mes deux plantes méditerranéennes, la sauge et le romarin souffrent de ce manque d'ensoleillement. Heureusement elles sont en pot et je les ai déplacées afin de les mettre dans l'endroit le plus ensoleillé du jardin.

Mais ne nous laissons pas abattre, et pour cela je vais vous parler d'un fruit qui ne se consomme pas, mais dont tout le monde se sert et qui fait partie de notre patrimoine culturel. Il s'agit de la calebasse qui nous fournit les kwis, incontournables ustensiles de nos cuisines. Les KWIS sont des demis calebasse qui servent de récipients dans lesquels on assaisonne le poisson,  on fait mariner  les viandes, on peut y mettre des fruits, et dans le temps les marins pêcheurs s'en servaient comme écopes dans leurs gommiers Les  kwis servaient à tout avant l'envahissement des bassines en plastique
 Tout bon martiniquais en a chez lui.
Mon fils m'a apporté deux calebasses afin qui je lui fasse des kwis. J'en profite pour vous proposer un atelier pratique de fabrication de kwis. Je vous rappelle que sur ma page d'accueil le lien du meilleur blog antillais de cuisine s'appelle " SWEET KWISINE" en hommage à notre vaillant kwi.

calebasse, kwi,
Voici donc une grosse  calebasse d'un beau vert. Quand elles sont à maturité elles ont des formes plus ou moins rondes ou oblongues et peuvent avoir un diamètre de dix à trente centimètres selon les variétés locales .
La calebasse est le fruit du calebassier, petit arbre au port retombant qui planté isolément est du plus bel effet dans les jardins. Ses branches courbes, fines et résistantes, faisaient d'excellentes membrures de canot à l'époque de la marine en bois. Les calebasses sont portées sur les branches et à même le tronc.

Calebasse de Sandra


 Mais venons en à la fabrication des kwis.

La première opération consiste à couper la calebasse en deux. Une simple scie de menuisier suffit. Il convient de donner des coups de scie réguliers et souples afin d'avoir une coupe franche sans éclats.


La calebasse est pleine d'une pulpe blanche un peu spongieuse et parfumée qui s'oxyde rapidement au contact de l'air, elle noircit et l'odeur devient écoeurante. Cette pulpe n'est pas comestible, mais aurait des vertus thérapeutiques (voir le lien wikipédia plus haut). Il convient donc d'évider ces deux demis calebasse pour obtenir nos kwis. Une cuiller suffit pour cette opération. 



Une fois évidées , on les gratte bien afin d'enlever toute trace de pulpe, et ensuite on les passe rapidement à l'eau de javel afin d'éviter les traces noirâtres de la pulpe qui s'oxyde très vite.

Voila quatre kwis mis à sécher. Malheureusement ils perdront leur belle couleur verte.
L'opération a duré trois quart d'heure.
Si vous avez la flemme d'en fabriquer vous même il ne vous reste plus qu'à aller sur un marché local pour en acheter un.

Et pour finir un usage supplémentaire : un casque pour
nous protéger du ciel qui pourrait nous tomber sur la tête !!!


Après tous ces efforts je vous dis

a an lot soley !
a un autre soleil !