samedi 29 mars 2014

Brève du carème



Nous y sommes! en plein carème le sol est dur et sec, l'herbe devient sèche, et sans un arrosage conséquent les potagers sont en grande souffrance. En général on ne plante pas en cette saison sèche. Aussi il n'y a rien de neuf dans mon potager à l'exception d'un plan d'igname mis en terre le mois dernier et qui a germé et que j'arrose quotidiennement. Il ne me reste plus qu'à le butter régulièrement, lui rajouter du terreau, lui mettre un support pour que les pousses qui formeront des lianes vigoureuses puissent grimper, les anciens leur mettaient des poteaux de bambou, moi je me contenterai d'un piquet de clôture et d'un bout de fil de fer.  Tout cela fait il ne me restera qu'à  attendre Noël pour la récolte. 

Jeunes pousses d'igname

Malgré la sécheresse j'ai mis en terre un plan d'ylang-ylang que nous avons acheté aujourd'hui. A la barre à mine je lui ai fait un beau trou, et une fois transplanté je l'ai copieusement arrosé. En milieu naturel c'est un arbre qui dépasse les vingt mètres de haut, mais cultivé pour ses fleurs il est étêté et on le maintient ainsi à trois mètres avec un port étalé. Etant d'un naturel plutôt optimiste, j'espère que grâce à mes soins d'ici à deux ans j'aurai un bel arbre taillé en parasol dont on pourra jouir  de l'ombre parfumée. 


Ylang-Ylang
N'ayant pas grand chose à vous raconter du potager je vous donne des nouvelles de mon citronnier local dont je vous avais déjà entretenu dans un billet précédent ( Citron punch du 18/O8/2013). 
Il vous faut savoir que j'ai un chien fort sympathique, Togo, qui en plus de chaparder tout ce qui traine, mes chaussures, les torchons de cuisine ou les téléphones portables, Togo donc quand la lubie lui prend joue au jardinier. C'est ainsi qu'il a déraciné mon petit citronnier qui commençait à porter. Ayant découvert son méfait rapidement, j'ai raccourci les branches et les racines du pauvre arbuste et je l'ai replanté immédiatement. Grâce à des soins attentifs il est reparti et je peux aujourd'hui vous le montrer en pleine floraison.



Togo et son dernier larcin

Et pour finir pour le plaisir je vous mets la photo de Pioupiou notre petite femelle de Père Noir qui est devenue très familière. Tous les matins elle attend que je lui ouvre la fenêtre de la cuisine et réclame ses miettes de pain. Elle est devenue si confiante qu'elle vient picorer, à même la main, le pain qu'on lui tend.


Et pour vous quitter je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !

samedi 1 mars 2014

Les derniers coupeurs de cannes



Aujourd'hui j'ai traversé le quartier du Lazaret au Robert. 
Il s'agit d'une petite ligne de crête avec ses chapelets de maisons accrochées aux flancs des mornes. De chaque coté de ces flancs il y a des champs de cannes dont de petites parcelles cultivées par ceux qu'il est convenu d'appeler des petits planteurs.

Aujourd'hui donc, en traversant le quartier j'ai vu qu'une parcelle était en train d'être coupée par deux coupeurs de canne, au coutelas. Le coutelas était le prolongement et le compagnon du travailleur agricole, il servait à tout. Moi même j'en ai trois à la maison de tailles différentes.
 Mais surtout il est l'outil avec lequel ici, la canne à sucre était traditionnellement récoltée. En Guadeloupe, l'ile soeur, il est appelé sabre et généralement dans les écrits français, machette. Les meilleurs coutelas étaient habituellement importés d'Angleterre, notamment de Sheffield réputée pour la qualité de ses aciers.
Je le sais car mon père qui tenait un bazar à Saint Pierre dans mon enfance, en vendait ainsi que des houes de même origine dont les tailles étaient indiquées en pouces, comme aujourd'hui les écrans des tablettes et autres smartphones. Rien n'a changé, celui qui crée et produit impose son vocabulaire.
A la vue de ces hommes travaillant à l'ancienne je ne pus m'empêcher de m'arrêter net sur le bord de la route, et d'aller leur parler. Pendant quelques minutes nous avons bavardé sur la coupe de la canne à la main et comment cela se faisait en temps longtemps. Après avoir brisé la glace, je leur fis part de mon blog et de son objet de parler de la Martinique qui disparait. Je leur demandai l'autorisation de les photographier, ce qu'ils acceptèrent de bon coeur . Il faudra que je leur amène au plus tôt des tirages des photos prises, et que je vous présente dans ce billet.
Nos deux compères, M. Bélune et M. Acaman, n'ont pas peur de la tâche, ils en tirent même une certaine fierté, car couper la canne sous le soleil des Antilles est loin d'être aussi aisé que de remplir des bordereaux dans un bureau climatisé. Ils ont pour l'un moins de soixante ans et pour l'autre un peu plus. Ils en ont pour quatre vingt dix jours de travail à couper la canne sur de petites parcelles cultivées par des parents et connaissances, le temps que dure la campagne sucrière.

coupeur de canne

coupeur de canne


coupeur de canne
Chaque canne récoltée fait l'objet de deux coups de coutelas, l'un à la base pour la couper et l'autre pour l'étêter et enlever toute la partie verte et feuillue.


coupeur de canne

coupeur de canne

coupeur de canne

coupeur de canne

La canne est prête à être ramassée.

Un jeune taureau est attaché au piquet par une chaine au milieu de la partie déjà récoltée, il se régale de toutes les têtes des cannes vertes et un peu sucrées. Rien ne se perd, cette partie de la canne appelée les amarres,( car elles servaient à attacher les paquets de tiges quand autrefois la canne était manipulée à bras d'hommes et transportée à dos de mulet), fait un excellent fourrage pour le bétail. 

Toutes ces cannes récoltées sont transportées par tracteur dans les meilleurs délais à la sucrerie.
Aujourd'hui je vous ai montré des hommes en plein effort, et cela n'a rien à voir avec les méthodes mises oeuvres sur les grandes surfaces mécanisées, telles que je vous les ai présentées dans mon billet du 15/05/2013 intitulé "Récolte de la canne à sucre".

Et pour ne pas changer je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !