Les plants de curcuma |
Je ne peux m'empêcher de penser à ma grand-mère chaque fois que je les regarde pousser, car je regarde souvent pousser mes plantes.
Ma grand mère donc, que nous appelions Manman Do, était une femme indienne qui était maitresse dans l'art de préparer des caris. Elle n'employait jamais le mot cari, mais utilisait les termes colombo et plus souvent colbou . D'ailleurs depuis que j'ai quitté Saint-Pierre dans le milieu des années soixante, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu employer le mot colbou par lequel elle désignait ses préparations magistrales.
Comment donc s'y prenait elle?
Le mortier familial et son pilon |
J'avais toujours rêvé d'avoir ce mortier, mais il a atterri chez ma fille. C'est très bien ainsi car elle s'en sert et perpétue la tradition familiale du plaisir de la bonne cuisine .
Mais revenons au colbou de Manman Do. Bien sur en plus du bouquet garni d'oignon-pays y entrent d'autres épices spécifiques appelées couramment les graines à roussir. C'est un mélange de cumin, de graines de moutarde et de fenugrec. Elle appelait ces graines calichidron , cotomili et la troisième j'ai malheureusement oublié son nom. Surtout ne me demandez pas qui est calichidron et qui est cotomili j'ai également complètement oublié.
Sa première opération était de torréfier ce mélange de graines dans son faitout avant d'y faire revenir ses viandes. J'écoutais crépiter avec curiosité ces graines qui éclataient au fond du récipient car trop petit pour y jeter un oeil. Une fois les viandes saisies, elle ajoutait ensuite son massalè qu'elle avait acidifé au jus de citron , ou en y ajoutant de la mangue verte ou du tamarin vert si c'était la saison. Ensuite avait lieu un long "mijotage" à feux doux sur un tesson à charbon de bois. Je n'ai jamais retrouvé les saveurs de cette cuisine familiale au feu de charbon de bois qui noircissait le cul des casseroles et m' assurait parfois la participation à la corvée de leur récurage à la paille de fer et au savon de Marseille.
Le colombo, accompagné de riz blanc, était toujours le plat principal d'un repas de fête qui rassemblait toute la famille, et parfois des amis autour de la table.
Manman Do et son arrière petit fils Pierre. Noël 1974 |
Fin 1982 nous voilà Manman Do, son arrière petite fille Cécile et moi |
Je vous souhaite de déguster un jour un vrai colombo et vous dis
a an lot soley !
à un autre soleil !
Oulala , heureusement que tu étais trop petit, toutes ces graines auraient pu t'éborgner...
RépondreSupprimerNous attendons tous de déguster un jour un colbou fait par la Sweet Kwisine grace au mortier et au pilon de Manman Do!
Moi
Je suis d'avis également qu'il faille gouter au Colbou de la Sweet kwisine ... mais d'emblée je peux déjà dire que toutes ces graines et les recettes de Manman Do ont éveillés vos palais .... enfin à presque tous , parce que certains malgré les photos ont loupé le coach hihi .
RépondreSupprimerSandra
Je n'ai pas trouve l'origine du mot calichidron , par contre le nom cotomili désigne la coriandre a l'ile Maurice et a la Reunion ou la population d'origine indienne est importante.
RépondreSupprimerSigne: la documentaliste
Excellent et que de souvenirs même si je suis un peu plus jeune!
RépondreSupprimerMa mam Paul indienne faisait cette même préparation et me disait en creole : passe moi le kotomili ,le,kalichidron et le mandia
RépondreSupprimerWaouh, j'ai l'impression de revoir ma grand-mère quand, elle aussi, préparait son coulbou . Le calichidron c'est tout simplement un des multiples noms du cumin.
RépondreSupprimerEt moi aussi je m'y intéresse 👍.
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