Décidément cette année, le carême est très sec. Le préfet a même pris un arrêté invitant la population à prendre des mesures de restriction dans la consommation de l'eau, les réserves commençant à diminuer. Il est également interdit jusqu'au mois de juin de remplir les piscines, laver les voitures , d'arroser les pelouses. Vous comprendrez que les activités potagères sans eau sont vouées à l'échec, seules sont entretenues mes éternelles plantes aromatiques en pot. Pour compenser je vous ai parlé de la canne à sucre et du rhum, et en attendant des jours plus humides je continue sur ma lancée. Cette sécheresse ne profite qu'à la canne qui est alors très riche en sucre, une aubaine pour tous ceux qui la transforment en sucre de bouche et en alcool.
Donc dans mon billet du 4 avril je vous avais présenté une des plus petites distilleries de la Martinique. Aujourd'hui je vous parlerai de la plus importante qui aura produit environ quatre millions de litres de rhum à la fin de la récolte de la canne. Pour cela je vous invite à une visite des lieux, la distillerie des rhums Saint James.
A travers la visite de La Favorite ( le 4 avril), vous avez pu voir en photos les différentes étapes de la production du rhum . Pour vous faire une idée plus précise du process qui va de la coupe de la canne à la production du rhum vieux, il y a un très bon petit didactitiel sur le site des rhums Neisson.
Je ne vous ferai pas non plus un historique des rhums Saint James. Pour cela il vous suffira d'aller sur leur site.
L'intérêt de cette visite est que nous avons là un vrai musée du rhum. Dans les jardins sont présentés comme autant d'oeuvres d'art les anciennes presses, chaudières ou machines à vapeur.
Une machine à vapeur. |
Une presse |
Une chaudière du 19ième siècle |
Alors qu'aujourd'hui, la canne fraichement coupée est transportée par camions ou tracteurs, autrefois sur les grandes exploitations elle était transportée par un petit réseau de voies ferrées. Ici les wagonnets de canne étaient tractés par une locomotive à vapeur Corpet-Louvet de 1925.
Mais le plus intéressant est l'impressionnante collection de machines à distiller, alambics et colonnes à distiller .
Premiers alambics |
Colonne à distiller. |
Alambic qui a distillé le "Coeur de chauffe" ci-dessous. Aujourd'hui arrivé à bout de souffle, il a sa place au musée. |
Alambic mobile. |
Alambic charentais. |
Colonne à distiller. |
Et le rhum me direz vous, nous y arrivons.
Non nous ne sommes pas à la prison d'Alcatraz ou dans un western mais dans le coeur de Saint James protégé par des moyens électroniques les plus sophistiqués. Ici est gardé un vrai trésor, les millésimes les plus anciens et les plus prestigieux de 1885 à 1976. Vous avez bien lu 1885 !
Une bouteille de 1976 derrière sa vitre de protection. |
Après cette visite vous pourrez gouter et acheter du rhum blanc, vieux, très vieux ou hors d'âge, pour cela vous serez pris en charge par un personnel aimable, compétent, à votre écoute qui saura vous guider en fonction de vos goûts.
Ce jour là il y avait nombre de touristes. |
Tous les rhums de Martinique tutoient l'excellence, mais chaque producteur a ses spécificités et les produits finaux nous offrent une gamme étendue de saveurs et de parfums. Dans mon prochain billet je vous entretiendrai des spécificités des rhums Saint James après avoir rencontré Marc Sassier l'oenologue responsable de leur production et élevage .
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