Aujourd'hui j'ai la chance de visiter la distillerie du Simon en compagnie de son directeur Philippe de Lavigne qui est un pilier de l'industrie locale.
A vingt-cinq ans son diplôme d'ingénieur ENSIAA en poche, il commence sa vie professionnelle en assurant la dernière campagne sucrière de l'Usine de Rivière Salée. Après un bref passage à l'usine d'embouteillage de la Fontaine Didier, il assure pendant vingt quatre ans la direction de la Socomor, plus connue en Martinique comme l'usine d'ananas du Morne rouge.
Aujourd'hui, infatigable travailleur, il assume avec passion son métier de distillateur. Homme affable et d'une grande simplicité, il est de ceux qui ont contribué au développement de l'industrie locale et continuent de faire cette Martinique authentique que j'essaie de raconter à travers les billets de ce blog.
Le site industriel de la distillerie du Simon a été créé en 1862.
A l'origine producteur de sucre, il se reconvertit dans la fabrication de rhum agricole en 1938 et obtient l'appellation AOC en 1996. Il a pour objectif en 2015 de produire quatre millions de litres de rhum à 55°.
Comme d'habitude je vous fais faire une visite photographique des lieux qui vous permettra notamment de découvrir l'alchimie de la colonne à distiller. Grâce à mon aimable guide je l'ai moi même découverte en mettant mes papilles et mon odorat à l'épreuve.
En débutant cette visite mon étonnement à été de voir que la machine à vapeur était à l'arrêt.
L'énorme machine à vapeur installée en1934 est hors service depuis quatre ans. La chaine de broyage de la canne est aujourd'hui mise en oeuvre par des moteurs électriques à transmission hydraulique et bien sur tout cela piloté par des automates.
Le générateur de vapeur ne produit aujourd'hui de la vapeur que pour la distillation.
La chaudière est chauffée avec la bagasse , résidu sec du broyage de la canne après extraction du jus, qui est amenée par tapis roulant dont on contrôle la vitesse pour réguler le feu.
Le jus de canne extrait, le vesou, est transvasé dans de grandes cuves pour fermentation alcoolique. Cette fermentation d'une durée de 24 à 72heures maximum donnera un vin qui sera distillé pour donner le rhum. C'est ce rhum produit directement de la fermentation du jus de canne qui est le rhum agricole, autrefois appelé communément en Martinique " Grappe blanche".
dispose le Simon.
Le jour de ma visite trois colonnes à distiller étaient en service.
Philippe de Lavigne opère les prélèvement des rhums sortant des trois colonnes à distiller. Après dégustation, je découvre que bien que toutes les trois distillent le même vin, les rhums à la sortie sont différents.
N'étant pas un spécialiste, le premier m'a paru très fleuri, le second plus agressif au nez et le troisième avait une légère amertume pas désagréable.
Chaque colonne produit un rhum unique. Le rhum à la sortie est fonction du temps de distillation, de la pression , de la chaleur, de la fonction catalytique du cuivre qui supprime les mauvaises odeurs. En gros chaque colonne a sa propre alchimie que le distillateur essaie de maitriser.
Ces rhums produits sont ensuite pris en charge par les Rhums Clément et HSE pour la phase maturation , élevage, mise en bouteille et commercialisation. Ces rhums sont goûtés en permanence en cours de production par ces deux marques qui ont des exigences aromatiques différentes, que la distillerie du SIMON essaie de satisfaire autant que de possible.
Les rhums goûtés en sortie de colonne sont à 73° d'alcool.
Ce rhum de colonne est appelé par les martiniquais "rhum fort".Il servait traditionnellement à fabriquer des lotions contre les douleurs, les refroidissements. La plus connue qui me rappelle des souvenirs d'enfance est le "tafia camphré". Les éleveurs de coqs de combats s'en servent également pour frictionner ces derniers. Ce rhum fort n'est pas commercialisé il s'obtient par relations.
Le temps pressant car je ne veux pas abuser de la disponibilité et de la gentillesse de mon hôte, je m'en vais le nez plein des parfums de ces rhums tout chauds sortis des colonnes.
Comme toujours je vous quitte en vous disant
a an lot soley !
à un autre soleil !
Aujourd'hui, infatigable travailleur, il assume avec passion son métier de distillateur. Homme affable et d'une grande simplicité, il est de ceux qui ont contribué au développement de l'industrie locale et continuent de faire cette Martinique authentique que j'essaie de raconter à travers les billets de ce blog.
Durant les mois que durera la campagne 2015, Philippe de Lavigne sera présent tous les matins à 5 heures pour le démarrage des machines et sera encore là pour leur arrêt à 23 heures |
Le site industriel de la distillerie du Simon a été créé en 1862.
A l'origine producteur de sucre, il se reconvertit dans la fabrication de rhum agricole en 1938 et obtient l'appellation AOC en 1996. Il a pour objectif en 2015 de produire quatre millions de litres de rhum à 55°.
Comme d'habitude je vous fais faire une visite photographique des lieux qui vous permettra notamment de découvrir l'alchimie de la colonne à distiller. Grâce à mon aimable guide je l'ai moi même découverte en mettant mes papilles et mon odorat à l'épreuve.
En débutant cette visite mon étonnement à été de voir que la machine à vapeur était à l'arrêt.
L'énorme machine à vapeur installée en1934 est hors service depuis quatre ans. La chaine de broyage de la canne est aujourd'hui mise en oeuvre par des moteurs électriques à transmission hydraulique et bien sur tout cela piloté par des automates.
Des tonnes de ferrailles bruyantes ont été remplacées par des moteurs électriques silencieux qui tiennent dans des armoires. |
Le générateur de vapeur ne produit aujourd'hui de la vapeur que pour la distillation.
Vue sur le foyer de la chaudière |
Le jus de canne extrait, le vesou, est transvasé dans de grandes cuves pour fermentation alcoolique. Cette fermentation d'une durée de 24 à 72heures maximum donnera un vin qui sera distillé pour donner le rhum. C'est ce rhum produit directement de la fermentation du jus de canne qui est le rhum agricole, autrefois appelé communément en Martinique " Grappe blanche".
dispose le Simon.
M. Montagnac responsable des colonnes en compagnie du directeur. |
Une colonne moderne |
Une des deux colonnes historiques tout en cuivre. |
Sorties des colonnes. |
Philippe de Lavigne opère les prélèvement des rhums sortant des trois colonnes à distiller. Après dégustation, je découvre que bien que toutes les trois distillent le même vin, les rhums à la sortie sont différents.
N'étant pas un spécialiste, le premier m'a paru très fleuri, le second plus agressif au nez et le troisième avait une légère amertume pas désagréable.
Chaque colonne produit un rhum unique. Le rhum à la sortie est fonction du temps de distillation, de la pression , de la chaleur, de la fonction catalytique du cuivre qui supprime les mauvaises odeurs. En gros chaque colonne a sa propre alchimie que le distillateur essaie de maitriser.
Ces rhums produits sont ensuite pris en charge par les Rhums Clément et HSE pour la phase maturation , élevage, mise en bouteille et commercialisation. Ces rhums sont goûtés en permanence en cours de production par ces deux marques qui ont des exigences aromatiques différentes, que la distillerie du SIMON essaie de satisfaire autant que de possible.
L'informatique au secours du service qualité pour contrôler l'alchimie de la distillation |
Les rhums goûtés en sortie de colonne sont à 73° d'alcool.
Ce rhum de colonne est appelé par les martiniquais "rhum fort".Il servait traditionnellement à fabriquer des lotions contre les douleurs, les refroidissements. La plus connue qui me rappelle des souvenirs d'enfance est le "tafia camphré". Les éleveurs de coqs de combats s'en servent également pour frictionner ces derniers. Ce rhum fort n'est pas commercialisé il s'obtient par relations.
Le temps pressant car je ne veux pas abuser de la disponibilité et de la gentillesse de mon hôte, je m'en vais le nez plein des parfums de ces rhums tout chauds sortis des colonnes.
Les bureaux sous la pluie. |
Vieille locomotive vestige du passé. |
Comme toujours je vous quitte en vous disant
a an lot soley !
à un autre soleil !
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