J'avais prévu, faute d'avoir pour l'heure des choses intéressantes à dire au sujet du potager, de vous entretenir de mes citronniers. Mais cet imprévisible Ernesto (voir billet précédent) a bouleversé mon programme.
Donc j'ai deux citronniers dans mon jardin: un appelé Lime de Tahiti donnant des fruits communément appelés en France et au Canada citrons verts, l'autre que nous appelons petit citron local et qui est la Lime du Mexique. Ce dernier donne des fruits deux à trois fois plus petits que la lime de Tahiti, en contre partie il est beaucoup plus parfumé. Ses petits citrons, ronds comme des billes, sont un des ingrédients indispensables pour le punch martiniquais qui développe un arôme incomparable quand il est fait dans les règles de l'art. Je vous mets une photo de limes de Tahiti. Pour les petits citrons dits locaux ce sera pour plus tard car mon citronnier qui était âgé de plus de douze ans a été terrassé par DEAN et son nouveau remplaçant ne fait que cinquante cm.
Mais revenons à la confection de notre punch. Il vous faut tout d'abord du bon rhum blanc, c'est à dire du rhum blanc agricole de Martinique, d'appellation contrôlée, pas de ces rhums industriels dont je tairai les noms et qui servent à faire des cocktails dans les hôtels "all inclusive". En plus du rhum il faut du sucre de canne roux ou du sirop fait avec ce même sucre. Là deux écoles s'opposent, certains préfèrent le sucre, d'autres le sirop pour confectionner leur punch, moi je suis plutôt sucre. Enfin le troisième élément est notre fameux petit citron vert local.
Comment procéder? Mettre au fond d'un petit verre une petite cuillerée de sucre, ou deux petites cuillerées de sirop, par dessus verser un trait de rhum,et enfin couper une petite joue de votre citron. Cette petite joue doit être à peine pressée car il s'agit de parfumer le rhum et non de le casser avec du jus de citron. J'ai même vu dans mon enfance certains puristes amis de mon grand père se contenter de racler l'écorce du citron avec une petite cuillère et parfumer ainsi leur punch sans avoir l'acidité du jus.
Les anciens après avoir mélangé les ingrédients dans le verre buvait leur punch sans
glaçon et tout de suite après la dernière gorgée se faisaient servir de l'eau dans le même verre pour tuer le feu de leur punch qu'ils prenaient très peu sucré .
|
Limes de Tahiti |
Les buveurs modernes y mettent des glaçons et le sirotent. Vous verrez à l'expérience que chacun concocte son punch avec plus ou moins de sucre ou de rhum, ajustant sa vigueur à son goût. Pour vous qui me lisez de loin, à ma connaissance le petit citron vert local n'étant pas exporté, il ne vous reste plus qu'à venir passer un séjour en Martinique pour découvrir l'authentique cérémonie du punch entre amis, parfumée , joyeuse et conviviale.