Voila un mois que vous n'avez pas de mes nouvelles ! Pas de panique me revoilà !
J'ai des excuses pour cette absence, encore une panne d'ordinateur et la sécheresse qui a réduit à néant mes quelques plantations.
Mais le temps a changé, le ciel depuis une semaine est chargé de nuages et nous commençons à avoir de petits grains qui rafraîchissent l'atmosphère bien qu'ils soient encore insuffisants pour hydrater le sol dur et sec. Dans l'attente de cette fin de carême j'ai quelques semis en pleine croissance pour la reprise de mes activités potagères.
En attendant, je vais vous parler des manguiers qui sont tous en pleine floraison. Ils sont nombreux et les variétés sont aussi diverses qu'inconnues des nouvelles générations urbanisées: mangue julie, mangue divine, mangot vert, bassignac, mangot moussache, mangot coco bèf ( gros comme des couilles de boeufs), mangot tété( ils ont un petit téton près du pédoncule), mangue zéphirine qui a un fort goût de térébenthine, etc...
La plus connue et la plus cultivée est la mangue julie et certaines variétés sont en train de disparaître. Il me semble que le Parc Naturel Régional de la Martinique devrait mettre en place un conservatoire de toutes les variétés qu'il faudrait commencer par répertorier. Il contribuerait ainsi à la sauvegarde de la biodiversité et au maintien d'une forme du patrimoine culturel de la Martinique.
En effet pour tous les martiniquais de ma génération ( à l'exception de quelques foyalais pur jus ), les manguiers faisaient partie intégrante de nos plaisirs et de nos jeux. Nous mangions beaucoup plus de fruits que les enfants d'aujourd'hui plus friands de snacks.
Je me rappelle des heures passées avec les camarades derrière l'église de Saint-Pierre où était plantée une allée de manguiers variés. Notre grand jeux était de lancer des pierres pour faire tomber les mangues les plus mûres, cela avec une grande inefficacité car pour une mure, nous en faisions tomber beaucoup de vertes. Cette inefficacité entrainait des disputes pour le partage du butin, et une fois les estomacs repus, avec les noyaux séchés nous fabriquions des yoyos qui faisaient un bruit de crécelle
en tournant.
Voici quelques images de ces arbres magnifiques.
Pied de" mangot vert" en pleine floraison. Il devient énorme en vieillissant . |
Il a même des fruits précoces |
Autrefois on les mangeait mûrs. Pour cela ils étaient cueillis verts, enveloppés dans du papier journal, rangés dans une caisse ou un grand panier en bambou. Après un temps de maturation d'environ une semaine ils devenaient tout jaunes, alors ont les meurtrissaient en les roulant entre les mains, avec les dents on y faisait un petit trou à la base et on pouvait en sucer tout le jus . Cette façon de faire murir les "mangots verts" s'appelait les mettre au LAMENTIN. Je ne sais d'où vient cette expression. J'espère qu'un créolophone expert pourra m'apporter la réponse.
Quelques photos de la reine des mangues, la Julie.
Ici aussi des fruits précoces |
Personnellement je préfère les bassignacs qui sont de petits fruits ronds qui bien mûrs se tachent de points noirs et ont un arôme alcoolisé. J'ai un arbre dans mon jardin qui commence à peine à fleurir , dès qu'il portera je ne manquerai pas vous en faire des photos.
Sur ce je vous dis
a an lot soley !
à un autre soleil !
Que tu me fais envie avec tous tes manguiers !
RépondreSupprimerQuand j'étais petite, on volait les mangots verts du parc de la Bibliothèque Schoelcher en rentrant de l'écol. On les mangeait tous sales en les meurtrissant comme tu le décris et on appelait ça "faire caca pigeon" :-))
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