mardi 15 avril 2014

M. Arnaud, coqueleur








Toujours au quartier du Lazaret où j'avais rencontré les coupeurs de canne, j'ai fait la connaissance de M. Arnaud . Ancien travailleur agricole, il a toujours été passionné par les combats de coqs.
Le combat de coq est une pratique séculaire qui a été importée aux Antilles et aux Amériques en général par les colonisateurs. Aujourd'hui interdit dans tous les pays occidentaux, il est toléré ou autorisé dans 27 pays dont la France pour le Nord-Pas de Calais et les départements et territoires d'outremer. Les défenseurs des animaux l'ont en ligne de mire.
Mais monsieur Arnaud ne se pose aucune question, il ne fait que perpétuer une tradition.  A la retraite, il est coqueleur, c'est à dire qu'il élève des coqs de combat, des coqgames( prononcez coqdjeimm') pour employer l'expression locale. En ce moment il en possède une vingtaine. Destinés à se battre il les prépare comme des sportifs.
Dès leur plus jeune âge entre deux et six mois ils sont mis en cage individuelle  afin qu'il ne se battent pas entre eux. Nourriture mesurée et entrainement leur fait un corps sec d'atlhète. Ils sont nourris exclusivement de maïs et de temps en temps ils ont un peu de banane. Ils ont droit à un vrai entrainement de haut niveau avant d'être mis dans l'arène.

Les coqs sont dans leurs cages individuelles qui sont appelées ici des caloges. Devant chaque caloge sont accrochés deux petits récipients l'un pour l'eau l'autre pour la nourriture.

Tous les matins tôt quand il fait beau, M. Arnaud sort ses coqs pour deux ou trois heures de soleil.

Alignés au soleil devant la maison, ils pourront gratter le sol.


Un coq "cendré".

Ils s'affrontent à travers les cages.

Un coq "genga".

A droite un coq" Gros-sirop" avec sa queue noire.
Leur crête est coupée pour ne pas donner prise à l'adversaire.

Ici exercice de musculation, le coq est tenu par les plumes de sa queue et il bat vigoureusement des ailes pour se redresser. Vous pouvez constater également qu'à l'exception des ailes, du croupion et du cou, tout le corps de l'animal est déplumé, et la peau est frictionnée avec une solution composée essentiellement de rhum pour la renforcer. 
Encore un exercice d'entrainement, le coq est mis et remis sur le dos chaque fois qu'il se relève tel un judoka à l'entrainement répétant son spécial. M. Arnaud a plein d'autres exercices comme des squats pour les cuisses, il pose la main sur le dos de l'animal et par des pressions répétées lui impose des flexions.
Après les exercices d'endurance et de musculation, ont lieu des entrainements au combat. Sur la photo on voit que les ergots naturels ont été coupés, cela permet les assauts d'entrainement sans blessures. Pour le combat on leur fixera de longs ergots en plastique bien acérés, ailleurs comme en Guadeloupe les ergots sont en acier.
La reproduction est assurée, privilége réservé aux coqs qui ont survécu aux combats. Maman poule et sa couvée se promènent en toute liberté autour de la maison.

Dans un prochain billet, je vous parlerai du pitt. Pitt est le nom local du gallodrome, l'arène entourée de gradins en bois où ont lieu les combats dans une ambiance exaltée, bruyante et où également "roulent" de nombreux paris, car pari et combat de coqs  forment un couple indissociable.

J'attends d'y retourner avec M. Arnaud pour vous donner la suite.


Et comme toujours je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !

1 commentaire:

  1. Bonjour il y a deux erreurs sous la photo vous avez écrit un coq cendré c'est faux c'est un coq genga les coqs cendré sont gris l'autre photo vous avez écrit un coq genga c'est faux c'est coq gros sirop sinon dans l'ensemble c'est un très bon travail les photos sont magnifiques 👍

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