mardi 30 septembre 2014

Sargasses au Robert




En 2011, les martiniquais découvraient les algues sargasses. En effet pour la première fois de mémoire d'homme les côtes martiniquaises étaient envahies d'algues en provenance de la Mer des Sargasses. Le phénomène intrigua, causa quelques nuisances et gêna sur plusieurs étapes, le Tour des Yoles de la Martinique. 

Le phénomène qui dura environ trois mois, malgré les nuisances occasionnées, fut assez vite oublié. Mais en juin de cette année soit deux ans après, voila qu'il réapparait. Depuis le mois de juin des vagues régulières d'algues envahissent notre littoral. Les masses d'algues dérivantes semblent bien plus importantes qu'en 2011.
Concernant mes propres observations, j'ai pu voir l'arrivée d'une nappe importante qui ce matin a tapissé sur plusieurs hectares tout le fond de la baie du Robert. Tôt ce matin sur le front de mer beaucoup de robertins sont venus voir de près et photographier ces sargasses, ils étaient tous ébahis et chacun allait de ses interrogations, explications ou fantasmes , sans compter ceux qui avaient des solutions radicales pour leur élimination.

PHOTOS DU FRONT DE MER DU ROBERT









Mais d'où viennent ces algues et pourquoi dérivent elles jusque sur nos côtes?

Selon le professeur Guy Saffache de l'Université des Antilles et de la Guyane, ces algues viennent bien de la Mer des Sargasses où elles se concentrent en des masses incommensurables. Selon lui, si elles dérivent jusqu'à nous , c'est que se forment dans la Mer des Sargasses des gyres, c'est à dire de grands tourbillons puissants, qui expulsent une petite partie de la masse des algues stockées sur place. Ces flots d'algues remises dans le système des courants marins de la région, dérivent vers le sud-ouest et atterrissent sur l'arc que forment les iles de la Caraïbe et jusqu'en Colombie. Ces gyres sont apparemment des phénomènes nouveaux que les scientifiques ne sont pas encore en mesure d'expliquer. Le professeur Saffache rejette l'hypothèse du réchauffement climatique, tarte à la crème de tous les phénomènes inexpliqués. 

Ces algues sont une vraie nuisance. Elles rendent impraticables nombre de plages , gênent tous les professionnels du tourisme maritime et de la pêche avec tous les impacts économiques négatifs que cela induit.
Mais le littoral étant très urbanisé, une bonne part de la population pâtit également de la situation. Lorsqu'elles pourrissent sur place les sargasses dégagent de l'hydrogène sulfuré, en conclusion ça sent l'oeuf pourri et il vaut mieux être au vent et non sous le vent de ces masses d'algues. Certaines personnes très exposées souffrent de pathologies respiratoires.
De plus ces gaz soufrés attaquent les connexions électriques et causent de nombreuses pannes aux télés, frigos, ordinateurs... 

Les municipalités face à ce problème nouveau n'ont pas les équipements adaptés,( pas de "chasse-algue"), ni prévu les crédits pour leur ramassage. Les quelques centaines de milliers d'euros mis en urgence à leur disposition par l'Etat, la Région et le Département semblent dérisoires face à l'ampleur de la tâche. Il conviendra de mettre en place pour l'avenir un plan anti algue élaboré en concertation avec toutes le parties et inscrire les crédits pour les investissements et les surcouts des personnels à recruter pour la période d'invasion.

Mais tout n'est pas négatif, certains agriculteurs se servent des algues pour fumer leurs champs, et j'ai même vu un maraicher avancer que cela faisait diminuer de 30% ses apports en engrais chimique qui lui n'est pas gratuit. Un jeune éleveur de caprins en fait une décoction avec laquelle il traite ses bêtes contre les tiques avec semble t'il de bons résultats. Mais tout cela est encore très artisanal et empirique et il conviendrait que les autorités agricoles fassent faire des études sur ces questions.

Quant à moi j'en ai ramassé que je mets aux pieds de mes agrumes, orangers, citronniers, mandariniers. J'en ramasserai  d'autres afin de faire du compost pour mes plantations en pots.


Sur ces bonnes paroles je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !

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