mardi 16 juillet 2013

Après Chantal



Après la tempête, le boulot ne manque pas. Il faut débiter à la scie toutes les branches tombées et les ébrancher au coutelas. Le travail manuel est vraiment fatiguant et la terre est bien basse.


Il y a dix ans j'aurais tout brulé sur place après un temps de séchage. Mais il y a deux ans le préfet a pris un arrêté interdisant cette pratique. En effet nous sommes entrés dans la modernité, et nous ne supportons plus les odeurs et les fumées.
Nous avons été élevés dans les odeurs fortes de tous les lieux de vie et d'activité, les distilleries, les marchés à poisson, les marchés à viande, les écoles .... Quand nous traversions les bourgs à pied, nous savions qui faisait roussir de la viande ou préparait un blaff de poisson. Mais aujourd'hui nous ne supportons plus les odeurs fortes et les petites nuisances que nous jugions supportables alors. Les odeurs fortes bonnes ou mauvaises faisaient partie de notre environnement.  Nous ne nous déplaçons plus qu'en voitures climatisées et fermées. Les centres commerciaux qui sont les lieux vie les plus fréquentés sont climatisés, aseptisés, parfumés. On vend maintenant des distributeurs de parfum pour les bureaux, après qu'ils aient envahi nos maisons et nos véhicules.

Donc comme je suis entré dans la modernité , je ferai enlever tous ces branchages par camion et la modernité me coutera environ 200 euros. Mais étant un peu récalcitrant ( mais peut-être est ce tout simplement de la nostalgie) je ferai bruler dans le coin le plus retiré du jardin tout le tas de feuilles restantes, risquant un PV de la police municipale si un citoyen zélé me dénonce. Je préviens les commentaires des écolos intraitables  en leur rappelant que le camion au diesel qui fera au moins trois rotations jusqu'à la déchèterie polluera autant sinon plus.

J'ai encore beaucoup de boulot à abattre, alors je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !

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