mercredi 7 août 2013

Tamariniers



Dans mon billet du 14 octobre 2012, intitulé "Curcuma", je vous avais entretenu de la préparation du colombo par ma grand-mère, dans lequel entrait parfois comme ingrédient supplémentaire du tamarin vert.
Aujourd'hui j'ai l'occasion de vous montrer le tamarinier, autre arbre inscrit dans notre patrimoine culturel. Cet arbre qui devient très vieux aime plutôt les zones basses et séches. On en trouve encore sur le bord de nos plages. Les anciens les ont beaucoup plantés pour agrémenter les places et les jardins publics.

Le grand espace vert de Fort de France, la SAVANNE, comportait des allées de ces arbres majestueux. Mais au fil des ans et des aménagements successifs de celle ci (toujours pas finis), les autorités municipales les ont sacrifiés, ainsi que quelques mahoganis qui ombrageaient les bancs réservées aux promeneurs, au profit de places de parking et de petits arbres urbains dont personne ne connait le nom. A mon sens un vrai massacre dont très peu s'en sont émus.
Heureusement la petite Ville de Sainte Anne semble vouloir préserver en plus des tamariniers de son front de mer, l'allée de tamariniers qui ornent la place de l'église et qui en font un des lieux les plus charmants de la Martinique. Sur les deux photos de la place  qui illustrent mon propos, vous pouvez voir qu'à coté des arbres centenaires, la municipalité a replanté de jeunes tamariniers en remplacement de ceux qui n'ont pas survécu au temps et aux agressions cycloniques.

Ces arbres ont également fait partie de notre enfance, car nous étions très friands de ses gousses, les fameux tamarins. Nous partions en bande pendant les grandes vacances scolaires à la chasse aux tamarins. Mais il y avait deux sortes de tamarins les sucrés et les surs, acides et aigres pour reprendre les mots du petit Larousse. Mais il est absolument impossible de différencier les arbres qui portent des gousses sucrées de ceux qui portent des gousses sures. Tant qu'on ne les avait pas goutées, ont ne savait pas quel arbre ferait notre bonheur.  Une fois le bon trouvé, il restait un secret gardé par la bande

L'autre façon de s'en procurer était d'aller au marché où quelques rares vendeuses les présentaient par petits lots. En plus de  l'usage des gousses vertes pour acidifier les caris, les gousses mures donnaient lieu aussi à la préparation de friandises, les fameux "tamarins glacés". Les tamarins sont entourés d'un glaçage de sucre légèrement caramélisé. On en trouve de temps en temps fabriqués en petite quantité par des artisans spécialisés dans les friandises traditionnelles. Aujourd'hui on trouve des tamarins sucrés importés de Thaïlande dans tous les supermarchés. Des vendeurs à la sauvette nous les proposent parfois sur le bord de la route.

Mais cet arbre servit également à l'éducation des enfants, car ses branches terminales minces et souples servaient de cravaches. Dans mon enfance les punitions corporelles étaient communément admises. J'ai même vu à l'école de Saint-Pierre des mères apporter  au maître d'école une "liane de tamarin" et l'autorisant à s'en servir en cas de manquement. A l'époque on ne rigolait pas avec l'école. Aujourd'hui ces pratiques ont disparu.  


tamarinier, Sainte Anne,
Place de l'église à Sainte Anne et ses vieux tamariniers.


tamarinier, Sainte Anne,
La même place vue de l'église

tamarinier, Sainte Anne,
Tronc boursouflé d'un centenaire.


tamarinier, Sainte Anne,


tamarinier, Sainte Anne,
Fleur de tamarin.


tamarinier, Sainte Anne,
Gousses mures qu'il faut écaler pour en déguster la pulpe car elles sont dures et craquantes.

tamarinier, Sainte Anne,

tamarinier, Sainte Anne,


Vivent les tamariniers et je vous dis

a an lot soley !
à un autre soleil !

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