Nous avons prévu de passer quatre nuits à San Francisco et d'y flâner et prendre le temps de sentir la ville.
Notre hôtel est à Redwood petite ville sur la rive sud de la baie de San Francisco, elle fait partie de la grande banlieue et nous sommes à une demi-heure en voiture du centre ville. Nous y sommes arrivés en fin d'après midi, dès la prise de possession de nos chambres et une fois connectés , nous nous informons de la situation sur le front du feu dans la région de Mariposa. Les pompiers ont du mal à contenir le feu et la zone est toujours interdite, mais les grands moyens sont déployés par les autorités pour y faire face (les avions déversant les produits ignifugeants sont des gros porteurs, des tri-réacteurs Boeing). Nous passons la nuit sans grande angoisse tout au moins pour ce qui me concerne..
Dès le lendemain nous nous activons sur place pour faire quelques achats nécessités par notre situation de sinistrés du Detwiller fire: des vêtements plus chauds que nos Tshirts, car à San Francisco même en plein été l'air est frais. Après ces tracas nous prenons la route pour la ville..
Le premier contact avec la ville est un peu rude. Nous avons trouvé un parking près de l'hôtel de ville, à deux pas de Market, quartier commercial et vivant de San Francisco. L'entrée du parking est un lieu de regroupement de SDF et est gardé par des vigiles afin qu'ils n'y pénètrent pas. Le parc de l'hôtel de ville semble leur être un lieu paisible.
Afin de nous rendre à Market, nous empruntons une rue transversale qui y débouche directement. Cette rue étroite est squattée par des dealers et leurs clients, nous marchons au milieu de la chaussée car le trottoir est leur domaine, notre petit groupe métissé passe sans attirer leur attention. Certains pissent sans se cacher sur les poubelles.
Heureusement dès l'arrivée sur l'axe principal tout redevient normal, et durant tout le reste de notre séjour nous découvrirons une ville fort belle et vivante, pleine de charme, et dotée d'un réseau de transport en commun dense, bien organisé et gratuit pour les séniors.
Nous découvrons ce quartier animé riche de grands magasins , de restaurants et d'enseignes connues comme Nike qui y a ouvert une boutique sur cinq étages.
Des trams de toutes les couleurs du plus ancien au plus récent:
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L'étage du foot chez Nike |
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No comment ! |
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Détail de la décoration des lampadaires. |
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Les voies rouges sont réservées aux transports en commun, et la police veille au grain. |
Après cette première prise de contact faite de flânerie sans but précis nous retournons à Redwood. Sur le chemin du retour nous ne manquons pas de faire un détour afin d'emprunter la célèbre Lombard Street et ses lacets.
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Lombard Street |
Sitôt arrivés nous allons sur le net pour suivre l'évolution du feu. Nous sommes contents d'apprendre qu'après trois jours de lutte sa progression vers Mariposa est stoppée et que l'ordre d'évacuation est levé. Cela est un grand soulagement, et libère les adultes du stress accumulé. A la fin de notre séjour à San Francisco nous irons récupérer nos bagages, les passeports des enfants, et le cash que j'avais laissé dans ma valise.
Cécile dès le lendemain matin, contacte l'hôtel pour les avertir, et c'est l'esprit plus libre que nous repartons à la découverte de San Francisco.
Notre premier objectif est le Golden Gate Bridge.
Pour y arriver nous traversons quelques quartiers résidentiels comme Monterrey et les abords du Golden Gate. Le Golden Gate Bridge est un pont qui relie les deux rives du goulet qui ferment la baie de San Francisco qui est immense, quasiment une mer intérieure avec ses courants et ses coups de vents, et c'est ce goulet qui s'appelle le Golden Gate qui par extension a donné son nom au pont. C'est dans cette baie que Jack London au début du siècle dernier, du temps de la marine à voile se fit connaître comme pilleur d'huitres à dix sept ans. Il maitrisait si bien sa barque et la navigation dans la baie, que les autorités l'engagèrent pour faire la chasse aux autres braconniers. La légende assurait que quiconque maitrisait la navigation dans la baie, pouvait alors franchir le Golden Gate et affronter en toute sérénité la haute mer.
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En plein mois de juillet il ne faisait pas chaud. Malgré ma chemise épaisse par dessus un Tshirt et mon écharpe je grelotais dans la brise marine, car en dessous je n'avais qu'un short dans lequel le vent s'engouffrait sans vergogne. La température de la mer tourne autour de 13 et 14 degrés et nous avons pu observer près de la côte du côté océan des baleines pendant un long moment. Quand j'ai découvert que dans cette baie aussi froide ils organisent des compétitions de natation en eau libre, j'ai eu une pensée compatissante pour les participants.
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Nous l'avons traversé. Il n'y pas grand chose à voir de l'autre côté sinon la vue sur San Francisco. |
Après le Golden Gate, nous traversons la ville, direction Fisherman's wharf, l'ancien quai des pêcheurs où il n'y plus un seul pêcheur. C'est un lieux touristique où défilent d'innombrables visiteurs dans un ambiance de kermesse. Nous quittons le coeur touristique pour longer les quais et découvrir l'ile d'Alcatraz. Nous déjeunons sur place dans un des restaurants de fruits de mer. J'en profite pour goutter à la traditionnelle soupe des pêcheurs, la Crab Chowder. Il s'agit d'une soupe au crabe assez épaisse avec de la crème et servie dans un pain boule vidé de sa mie. Un repas complet en soi, je ne fus pas déçu de mon choix.
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Dans la grande kermesse de Pier 39 au coeur de Fisherman's wharf. |
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Clara y trouve de quoi s'amuser. |
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Face à la célèbre prison d'Alcatraz les touristes se donnent le frisson en faisant un petit tour en offshore. |
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Les lions de mer n'ont cure des nombreux touristes et se réchauffent au soleil. |
En début de soirée, fatigués nous prenons le chemin du retour en empruntant les rues toboggans de San Francisco où nous croisons les deux derniers tramways à câble de la ville.
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Dans ces rues à forte pente il est fait obligation aux automobilistes de se garer en ayant les roues braquées vers le trottoir. En cas de manquement des freins cela évite au véhicule de dévaler la pente. |
Arrivés à l'hôtel nous achetons de quoi diner dans le fast food du coin et nous pique-niquons tous dans notre chambre en suivant les derniers épisodes du Detwiller fire avec Clara qui assure l'animation.
Après une nuit de repos nous repartons le lendemain relativement tard pour San Francisco, car Cécile a voulu laisser dormir Clara qui avait du sommeil en retard. Nous lui faisons mener depuis le début de notre périple un rythme fatiguant et souvent ennuyeux pour une petite de trois ans. Mais elle tient le coup et nous sommes peinés quand parfois elle pleure de fatigue , dans ces cas là le seul recours est de se retrouver dans les bras de papa ce qui la calme aussitôt, mais qui oblige Jean-Marc de l'avoir aux bras de longs moments et personne ne peut prendre le relais. Dans ces cas là elle refuse net que Papi ou Maman la prennent en charge.
Ce matin bien reposée elle est en peine forme nous partons tous de bonne humeur pour un dernier tour à Frisco . Vu notre départ tardif nous nous dirigeons directement vers China Town où nous avons l'intention de déjeuner dans le plus ancien restaurant chinois du quartier chez SAM WO. Une banderole nous informera qu'il a plus de cent ans.
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Entrée du quartier chinois, sous les petits parasols bleus de part et d'autre de l'entrée se tiennent deux vigiles qui dévisagent tous les visiteurs qui entrent. |
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La rue principale. |
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Une des nombreuses fresques murales |
Le restaurant situé dans une rue adjacente à la rue principale est une cantine qui ne paye pas de mine.
Son enseigne n'attire pas l'oeil. A l'intérieur, tables sans nappe, gobelets en plastique, carte simple et tarif très abordable. La dame qui nous sert, me semble être de la famille et parle un anglais difficile, elle prend la commande en idéogrammes sur son calepin. Malgré cent ans de présence sur place, ils me paraissent terriblement chinois et pas américains ce sentiment s'est conforté quand sur la place voisine j'ai vu de nombreux vieux chinois jouer aux cartes et au Ma-jong pour de l'argent sans se soucier des autres. Je n'ai pas osé les photographier, j'aurais eu l'impression de violer leur intimité.
A l'entrée du restaurant Clara fait la connaissance du dernier descendant Wo, à qui la grand mère fait prendre l'air sur le trottoir.
Notre promenade dans le quartier nous fit découvrir une succession de boutiques qui vendaient toutes à peu près la même chose, de restaurants et autres vendeurs de colifichets pour touristes. Tout cela me paru un peu décevant.
A la fin de notre déambulation dans le quartier nous grimpons sur les hauteurs en empruntant un escalier qui débouche sur un quartier résidentiel avec vue sur la ville et la baie. Arrivée en haut des escaliers, Cécile nous fait emprunter des passages connus des initiés au travers de maisons cossues et de là nous arrivons à Russian Hill l'un des quartiers les plus huppé de San Francisco. Là les maisons sont luxueuses, les jardins magnifiques entretenus par des armées de jardiniers mexicains.
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Petite pause en haut des escaliers. |
Dans les passages "secrets".
A Russian Hill
Le quartier est truffé de caméras de surveillance, une petit panneau avertit les touristes que toute station prolongée devant une maison peut être considérée comme une intrusion de la vie privée et peut déclencher les mesures appropriées.
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Vue sur la baie depuis Russian Hill. |
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A la sortie de Russian Hill nous empruntons une des nombreuses rues qui plongent vers les docks, les petites maisons de ville sont coquettes et pimpantes. |
Après cette ballade, l'après-midi tire à sa fin et nous décidons de rejoindre le quartier italien où nous dinerons avant de rejoindre notre hôtel.
Afin de nous rappeler où nous sommes tous le lampadaires sont cerclés des couleurs du drapeau italien. Le quartier est animé avec des commerces en tous genres, des terrasses de café et de restaurants. On se croirait dans une ville européenne du sud.
En attendant de diner nous flânons autour d'un petit parc qui semble fort apprécié des habitants du quartier. Sur l'aire de jeu pour enfants, Clara n'a pu résister à l'appel des toboggans et malgré la barrière de la langue elle s'est fait un camarade de jeu.
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Atmosphère cool dans ce parc apprécié des riverains. |
Après notre diner italien fort sympathique, dans la nuit nous prenons la route de notre hôtel où nous passerons notre dernière nuit à San Francisco.
Et sur ce je vous dis
a an lot soley !
à un autre soleil !