mardi 30 octobre 2012

Nouvelles du jardin en carrés



Dans mon billet  du 22 juillet je vous avais présenté mon jardin en carrés façon Mel Bartholomew. Aujourd'hui il n'a rien à voir avec ce qu'il était à l'origine. Fait dans une terre dure et non amendée, certaines plantations n'ont rien donné comme les radis ou le céleri , les oignons pays végètent,et les laitues ont donné des récoltes plus que maigres.Par contre le piment végétarien commence à porter et le plant de poivron, après avoir produit deux poivrons plutôt rachedingues, se met à refleurir. Le temps étant anormalement sec j'arrose quotidiennement d'autant que le vent chaud dessèche les plantes ( les températures maxi ne descendent pas en dessous de 31°C ). Ce mini jardin s'est enrichi en remplacement des disparus, d'un plant de courgette (qui semble ne faire que des fleurs mâles pour le moment), d'un plant de concombre thaïlandais, d'un plant d'aubergine et surtout d'un plant de gombo qui sera bientôt couvert de fruits. Le plant de tomates cerises a été arraché et remplacé par un plant de coeur de boeuf qui commence à fleurir. Quelques images seront plus parlantes.

Rien à voir avec la photo du 22 juillet

Le pied de piment végétarien commence à porter.Variété tardive

Gombo chargé de boutons et de jeunes fruits

Le poivron recommence à fleurir

A coté des carrés j'ai transplanté deux gombos en pot que j'ai enlevé du jardin suspendu.
Eux aussi se couvrent de boutons.


En remplacement du premier plant de christophine que les grives avaient ratiboisé, je  remis un autre plant que j'ai fait venir dans un pot. Pour le protéger des grives ,j'ai attaché sur le tuteur, un sachet en plastique qui flotte au vent et est sensé les effrayer. Pour l'instant ça a l'air de marcher. 


a an lot soley
à un autre soleil

lundi 22 octobre 2012

Commerce international et biodiversité



Vraiment un titre grandiloquent pour le peu dont je vais vous entretenir, et ce dans la limite de mon jardin.
Trois variétés  exotiques font parti maintenant de mon jardin grâce au commerce international. Il s'agit d'un palmier dattier, d'un grenadier et de plants de gingembre.

Il y a quelques années, alors que je dégustais des dattes "Deglet Nour" importées de Tunisie, j'ai craché un noyau dans le jardin. Qu'elle ne fut pas ma surprise un mois après de voir que ce noyau avait germé et fait une pousse. J'ai renouvelé l'expérience avec trois noyaux que j'ai mis dans un verre d'eau. Bien des  jours plus tard, deux des noyaux avaient germé.

Voila comment aujourd'hui j'ai un palmier dattier tunisien dans mon jardin. Bien sur  le manque de soins appropriés combiné au climat local, et à l'absence de partenaires ne lui ont pas encore permis de porter des fruits.

Ma deuxième expérience concerne le grenadier. A partir d'une grenade importée d'Espagne, j'ai eu l'idée de mettre à sécher quelques graines que j'avais au préalable sucées ( pas terrible au goût !). Après un mois de séchage j'ai fait un semis dans un pot et voilà le résultat : un plant de grenadier qui ornera mon jardin de ses belles fleurs coq de roche et espérons de ses fruits aussi.



La troisième expérience concerne mes plants de gingembre. Ces plantations sont issues de rizhomes achetés au super marché et importés d'Asie du sud-est.
Plantés depuis plus de six mois les rizhomes sont déjà récoltables. Originaire d'Inde le gingembre a été rapidement implanté aux Antilles et donné lieu à d'importantes plantations dans les iles voisines. En Martinique il est paré de nombreuses vertus et notamment aphrodisiaque... Aussi certains boivent-ils régulièrement des boissons énergisantes du commerce à base de gingembre !


J'ai découvert qu'à Sante Lucie, l'ile voisine, ils en font une boisson rafraichissante. Il suffit de râper un bon morceau de 4 ou 5 cm, verser sur la pulpe obtenue un litre à un litre et demi d'eau chaude, passer le tout au chinois, sucrer à volonté et mettre au réfrigérateur. C'est frais et légèrement épicé. Facile non ? Vous pouvez tous l'essayer.


Première récolte test ce jour. Je pourrai cuisiner du gingembre frais 

A la Martinique du temps de mon enfance on utilisait le gingembre dans des galettes appelées pains d'épice.
Ces galettes composées uniquement de farine, d'eau, de sucre et de jus de gingembre, étaient cuites au four. Elles étaient très minces , très dures, très piquantes et de formes ovales irrégulières, car façonnées à la main. Pour nos papilles d'enfant c'était de vrais arraches-gueules.
A la sortie de l'école quand nous avions récolté quelques anciens francs, nous achetions chez Mme Calcar ( elle tenait une petite pâtisserie près de l'école) un "pain d'épice" que nous partagions entre camarades et c'était à celui qui fanfaronnerait le plus, feignant d'ignorer la brulure épicée que nous occasionnait notre petit morceau de délice, même pas mal !
Aujourd'hui ces pains d'épice n'existent plus que sous une forme industrielle et édulcorée.

Voilà comment du petit bout de la lorgnette, dans mon jardin, je contribue à l'enrichissement de la biodiversité locale.

Sur ce je vous dis


a an lot soley !
a un autre soleil !

dimanche 14 octobre 2012

Curcuma


Les plants de curcuma
Les  curcuma plantés en avril , après le dernier épisode pluvieux se portent à merveille. C'est une plante qui aime la pluie, il lui faut une pluviométrie d'au moins 2000 mm/an et  supporte bien la mi-ombre. Ses rhizomes qui sont consommables ne sont pas récoltables avant dix-huit  à vingt et un mois. Ils entrent dans la composition des "cari" ou "curry" selon l'orthographe que vous préférez.

Je ne peux m'empêcher de penser à ma grand-mère chaque fois que je les regarde pousser, car je regarde souvent pousser mes plantes.
Ma grand mère donc, que nous appelions Manman Do, était une femme indienne qui était maitresse dans l'art de préparer des caris. Elle n'employait jamais le mot cari, mais utilisait les termes colombo et plus souvent colbou  . D'ailleurs depuis que j'ai quitté Saint-Pierre dans le milieu des années soixante, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu employer le mot colbou par lequel elle désignait ses préparations magistrales.

Comment donc s'y prenait elle?
Le mortier familial et son pilon
Elle commençait par choisir quelques belles racines de curcuma qu'elle appelait "mandja". Il semblerait que cette appellation provienne d'un mot indien désignant la couleur de ces racines qui colorent en jaune tout ce qu'elles touchent y compris les doigts de la cuisinière qui les utilise. A partir de ces mandjas elle confectionnait une pâte qu'elle appelait "massalè". C'est ce massalè qui fait toute la réussite d'un bon colombo parfumé et riche en saveurs. Pour réaliser son massalè  elle utilisait un mortier et un pilon en pierre. Au fond de ce mortier elle commençait par mettre une petite poignée de riz grillé qu'elle réduisait en farine . Cette farine de riz assurait la consistance et le liant du massalè. Ensuite elle ajoutait le mandja, une ou deux gousses d'ail, un morceau de piment vert. Je la revois dans sa cuisine, assise sur un petit banc de bois blanc ses jupes ramassées entre les cuisses, le mortier coincé entre les genoux. Le pilon en pierre volcanique noire, manié d'une main ferme était animé d'un mouvement circulaire, jusqu'à ce qu'elle estime avoir obtenu la bonne texture pour son massalè bien jaune, de ce jaune que les peintres appellent jaune indien.
J'avais toujours rêvé d'avoir ce mortier, mais il a atterri chez ma fille. C'est très bien ainsi car elle s'en sert et perpétue la tradition familiale du plaisir de la bonne cuisine .
Mais revenons au colbou de Manman Do. Bien sur en plus du bouquet garni d'oignon-pays y entrent d'autres épices spécifiques appelées couramment les graines à roussir. C'est un mélange de cumin, de graines de moutarde et de fenugrec. Elle appelait ces graines calichidron , cotomili et la troisième j'ai malheureusement oublié son nom. Surtout ne me demandez pas qui est calichidron et qui est cotomili j'ai également complètement oublié.
Sa première opération était de torréfier ce mélange de graines dans son faitout  avant d'y faire revenir ses viandes. J'écoutais crépiter avec curiosité ces graines qui éclataient au fond du récipient car trop petit pour y jeter un oeil. Une fois les viandes saisies, elle ajoutait ensuite son massalè qu'elle avait acidifé au jus de citron , ou en y ajoutant de la mangue verte ou du tamarin vert si c'était la saison. Ensuite avait lieu un long "mijotage" à feux doux sur un tesson à charbon de bois. Je n'ai jamais retrouvé les saveurs de cette cuisine familiale au feu de charbon de bois qui noircissait le cul des casseroles et m' assurait parfois la participation à la corvée de leur récurage à la paille de fer et au savon de Marseille.

Le colombo, accompagné de riz blanc, était toujours le plat principal d'un repas de fête qui rassemblait toute la famille, et parfois des amis autour de la table.

Manman Do et son arrière petit fils Pierre. Noël 1974
Fin 1982 nous voilà Manman Do, son arrière petite fille Cécile et moi

Je vous souhaite de déguster un jour un vrai colombo et vous dis


a an lot soley !
à un autre soleil !

vendredi 12 octobre 2012

Onde tropicale



Six heures ce matin, je suis réveillé dans le bruit du vent dans les arbres et de la pluie sur la tôle de notre toit. L'onde annoncée par la météo est bien présente avec des rafales de vent prévues pour 65 km/h et les fortes précipitations qui les accompagnent.

J'ai aussitôt pensé à mes plantations et, notamment à celles qui constituent ce que par dérision je nomme mon jardin suspendu. Un rapide coup d'oeil par la fenêtre confirme mes craintes. Au moins deux pots sont par terre sans compter les plantes couchées et un plant de tomate coeur de boeuf cassé en deux. Ils  ne peuvent aller plus loin, et j'attendrai l'accalmie pour faire un inventaire complet et remettre les choses en l'état. En même temps je me dis que cette pluie est bénéfique car la terre était vraiment assoiffée.

Ce nouvel  épisode météorologique conforte ma solidarité avec le monde agricole pour qui rien n'est jamais acquis. A cette heure depuis le début de mes aventures potagères j'ai eu davantage de déboires que de récoltes. Mais je ne désespère pas, sachant que l'apprentissage est long et que la saison cyclonique va bientôt toucher à sa fin.

C'est bien le cas de le dire aujourd'hui

a an lot soley !
à un autre soleil !

mercredi 10 octobre 2012

Pot-pourri




J'ai trouvé un appareil de secours, heureusement,  car pas de billet sans images.

Aujourd'hui je vais vous informer, tout d'abord, de l'état de mon jardin suspendu. Tout pousse bien mais la fructification des tomates n'est pas satisfaisante. Jusqu'à la floraison tout va bien mais la plupart des fleurs tombent et je ne sais quel en est le remède. J'espère des commentaires éclairés à ce sujet, en attendant je leur ai mis un peu d'engrais 12/12/17 pour voir si la situation s'améliore.

fleurs de tomate cerise
Le plant de concombre commence à porter et est couvert de fleurs


Malheureusement le plant de courgette qui commençait à fleurir ne portera pas. En effet le jardinier en plus d'être un néophyte est parfois maladroit, et a cassé net ce malheureux plant faisant ainsi l'expérience de sa fragilité.

L'aneth se porte à merveille. J'ai découvert cette plante aromatique en goutant à la cuisine de la famille d'Elisabeth ma femme. Sa mère en parfumait ses salades, ses poissons au four et surtout ses conserves de cornichons aigres-doux que j'appréciais particulièrement. 


Les gombos commencent également à fleurir.

A la vue de cette fleur, on comprend pourquoi le gombo s'appelle "Hibicus esculentus" pour ceux qui connaissent les hibiscus de toutes les couleurs qui ornaient tous les jardins martiniquais. Depuis qu'ils ont été infestés par des acariens dévastateurs il y a une vingtaine d'années ils ont quasiment disparu. Quel dommage!

Il y a peu de temps je vous ai parlé de la chenille du Sphinx, grand amateur de piments. J'ai réussi à photographier un spécimen adulte attiré par l'applique lumineuse de la cuisine. La photo n'est pas terrible mais c'est la seule que j'ai.

Spécimen de 15cm d'envergure. Habituellement il effraie les femmes et les enfants quant il vient, sans prévenir, heurter avec fracas les lampes  


Et pour le plaisir deux photos d'arbustes fleuris

Bougainvillier panaché
Galphimia














Et je vous dis

a an lot soley !
a un autre soleil !

dimanche 7 octobre 2012

En panne



En panne d'appareil photo je n'ai rien à vous proposer comme image pour ce mois d'octobre. Cela tombe bien car je suis également en panne de sujet immédiat. Mais je ne vous oublie pas et comme d'habitude je vous dis


a an lot soley !
à un autre soleil !